Vos fantasmes sexuels – Deuxième partie
Partager ou ne pas partager votre jardin secret?
De nos jours, les gens n’hésitent pas à parler de la position sexuelle qu’ils préfèrent, ni de la fréquence à laquelle ils se masturbent. Mais si on leur demandait de dire ce qui leur traverse l’esprit lorsqu’ils se masturbent, parions que la plupart préfèreraient se trouver sur une chaise de dentiste plutôt que de répondre. L’idée de révéler ses fantasmes sexuels à son partenaire peut en décourager plus d’un.
Qu’est-ce qui fait qu’il est si difficile de partager ses fantasmes sexuels? Comme nous l’avons vu dans Vos fantasmes sexuels, première partie, ce qui nous excite est souvent le reflet de nos besoins et nos désirs cachés. Ainsi, en acceptant de partager cette part secrète, on sent instinctivement qu’on en révèle un peu plus que ce qu’on avait peut-être prévu.
Et la peur du ridicule, de la critique ou du jugement peut aussi nous dissuader de partager ce jardin, surtout que ces critiques ou jugements peuvent provenir de la personne qui compte le plus pour nous, notre partenaire amoureux. Et comme personne n’ose parler de ce qui les excite, il devient impossible de savoir si ce qui nous excite est normal, on prend donc de grandes précautions lorsqu’on décide d’ouvrir les portes de notre jardin secret.
Mais, si les deux partenaires sont à l’aise avec cette idée, partager avec l’autre ses fantasmes sexuels peut ajouter du piquant à la vie sexuelle, et décrire ses fantasmes peut devenir aussi excitant que de les réaliser. Tout comme les jeux de rôles de notre enfance (les cowboys et les Indiens, le professeur et les étudiants, la police et les voleurs, etc.), les jeux de rôles sexuels offrent l’occasion d’exprimer et d’entrer en contact avec certains aspects de notre personnalité et de celle de notre partenaire qui sont sinon inhibés.
Le fait de partager ses fantasmes sexuels peut ramener cet élément de risque et de surprise qui était présent au début d’une relation. Ou encore, il peut répondre au besoin d’une personne qui désire vivre une relation sexuelle extraconjugale sans pour autant qu’elle la concrétise; un infini de possibilités s’offre à vous : tu joueras la prostituée de luxe, je serai ton riche client; tu seras la reine, je serai ton esclave; je serai le gynécologue, tu seras ma cliente…
Et lorsque notre monde imaginaire érotique est accueilli par l’autre, le sentiment d’acceptation éprouvé peut constituer une expérience significative de validation et de déculpabilisation.
Comment savoir s’il est risqué ou non de partager ses fantasmes avec son partenaire?
D’abord, il faut que le partage du monde des fantasmes se fasse dans un climat de confiance, de confidentialité et exempt de jugement. Il faut que ce partage se fasse entre deux personnes qui voient le fantasme pour ce qu’il est : l’expression naturelle de notre singularité sexuelle et non un signe de perversion.
Ensuite, lorsque deux personnes partagent leurs fantasmes, il faut que chacune d’elles fasse preuve d’une bonne dose de maturité émotionnelle, il faut savoir accepter et ne pas prendre personnel le fait qu’on ne fait peut-être pas partie du monde imaginaire érotique de l’autre.
Finalement, il faut savoir respecter les différences. Ce qui vous excite n’excite peut‑être pas votre partenaire, et peut même avoir l’effet inverse. Ou peut‑être qu’il ou elle trouvera l’idée de jouer aux fantasmes embarrassante, pour quelque raison que ce soit. Par exemple, l’idée de tenir le rôle d’une figure sexuelle dominante peut séduire certaines personnes, alors qu’elle peut faire remonter à la surface un sentiment d’inaptitude chez d’autres.
Et vous, que ressentez-vous à l’idée de partager vos fantasmes?